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mercredi, 02 novembre 2016

Tous saints, vraiment ?

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Hier, il faisait beau.
C’était la Toussaint.
Je me suis dit « tiens, il fait beau, trop beau pour des jours comme ça… »
Ce matin, il fait triste.
C’est mieux, je me demande si ce n’est pas, en ce « Jour des Morts » pour leur faire dire « Finalement, je suis aussi bien ici, il fait vraiment un temps de m… ! »
Allons, lectrices chéries, n’allez pas vous dire « Qu’est ce qu’il a notre Goût chéri ? »
C’est seulement qu’hier soir, la lumière de mes jours était, comme moi, un peu en veilleuse à regarder « Le prix du rêve américain » puis « États-Unis, le nouvel apartheid ».
Je me suis demandé si quelque chose pouvait limiter la cupidité de gens qui ont déjà tout et qui font en sorte de prendre le peu qui reste aux moins bien lotis.
Qu’est ce qui peut bien pousser des gens si puissants à ôter jusqu’à leur dignité à ceux qui les ont rendus si puissants ?
Ces deux documentaires m’ont amené à me dire qu’au moins les États-Unis ont vachement de la chance par rapport à nous qui sommes obligés de chasser des étrangers qui se sont importés tous seuls.
Au moins, les États-Unis ont à domicile leurs propres migrants, qu’on pousse d’un état à un autre selon qu’on veut s’en débarrasser ou que le travail dur et mal payé est ailleurs que là où ils sont.
Il y a peu, un sujet sur la « Silicon Valley » et les inégalités m’avait déjà montré que le Californien aisé n’avait rien à envier au Parisien bourgeois de l’avenue Henri Martin.
Un de ces bien lotis du numérique était enchanté du refus global de la construction de logement social dans son coin car ça aurait fait baisser la valeur de sa maison.
Le fait que les instits du coin qui enseignent ses enfants soient réduits à être « taxi Uber » pour finir le mois ou que sa femme de ménage dorme dans sa voiture car une piaule minuscule boufferait les trois-quarts de son salaire de misère ne l’émeut pas plus que ça.
Plus notre joli monde avance dans la direction de « plus de démocratie », de « belle soirée », de « belles pensées », de « plein d'énergie positive » et de « douce journée », plus je sens poindre le reproche que si ce sale pauvre est pauvre, c’est sa faute à ce fumier.
C’est probablement qu’il a « une mentalité d’assisté », « qu’il se complaît dans l’assistanat », qu’il ne se « sort pas les doigts du c… »
On n’ose même pas lui dire qu’il gêne, on se dégonfle, on en parle parfois avec commisération.
Heureusement, le « design urbain » nous aide à limiter sa visibilité.
Il suffit de regarder les bancs pour voir que tout est fait pour les rendre inconfortables mais surtout pour rendre impossible de s’y allonger.
Que le pauvre se cache, sa présence gâche notre bonne conscience de citoyen d’un « pays de tradition chrétienne ».
Mais si rappelez vous ce « aimez vous les uns les autres comme moi-même je vous ai aimés ».
Heureusement certains ont compris le vrai sens de la chose.
N’ont-ils pas dit « Dieu a créé les pauvres pour que les riches puissent pratiquer la vertu de Charité »…
D’ailleurs, plutôt que construire bêtement des logements abordables et donner du travail que malheureusement il faudrait payer, on a inventé le RSA et Pôle Emploi.
Le RSA pour donner mauvaise conscience aux pauvres et Pôle Emploi pour donner bonne conscience aux « conseillers », qu’ils puissent gloser sur « ces fainéants qui pensent qu’à toucher des sous sans rien foutre… »
Et puis tout ça n’est après tout pas bien grave, ces temps ci, les plus pauvres viennent d’ailleurs.
Même pas des Français.
Salauds de pauvres !

Commentaires

Mais non je ne me suis pas trompée de note, celle-ci n'était pas encore visible.

Écrit par : mab | mercredi, 02 novembre 2016

Brillante chronique, très brillante, vraiment... tu devrais causer dans le poste à F.I.
Et Coluche pour commencer, ah que je le regrette !

Écrit par : Praline | mercredi, 02 novembre 2016

Et maintenant, fichage des Français autorisé ...

Mais, je maintiens. On peut changer son regard et ses actes sans attendre ceux des autres. C'est toujours ça !

Écrit par : lakevio | mercredi, 02 novembre 2016

Merci Lakevio.

Écrit par : Anita | samedi, 05 novembre 2016

Et si tu n'as pas de famille aidante et bien tu te retrouves clodo en un rien de temps . Dernier Fiston qui entame sa 2 ième année de moniteur éducateur doit être aidé financièrement , car même une formation coûte de l'argent , les déplacements , le logement , la nourriture .Il aide en stage des pauvres mais lui aussi compte chaque centimes .

Écrit par : Brigitte | mercredi, 02 novembre 2016

nous qui sommes obligés de chasser des étrangers qui se sont importés tous seuls.
mentalité d’assisté 
complaît dans l’assistanat », qu’il ne se « sort pas les doigts du c… tu veux dire "caleçon" je suppose.
sa présence gâche notre bonne conscience de citoyen
si ce sale pauvre est pauvre, c’est sa faute à ce fumier.
Salauds de pauvres !

Vois si quelqu'un sortait ces phrases de leur contexte, une pratique courante pour porter préjudice à quelqu'un, qu'aiment faire les journalistes par exemple pour créer du sensationnel.

Et si moi, je rétorquais :
bien fait pour eux...salauds de pauvres, fainéants, bons à rien, pensent qu'à glander et à profiter des allocs....on me traiterait de quoi ?
D'ailleurs, il suffit de parcourir certaines discussions sur les forums. On y lit de ces horreurs. Internet est capable du pire comme du meilleur. Beaucoup de gens, derrière leur écran, se croient tout permis et se défoulent de la petitesse de leur existence.
Mais nous, nous nous comprenons, hein !

Écrit par : julie | mercredi, 02 novembre 2016

Eh oui que veux tu.
Le progrès majeur d'Internet, c'est qu'il a enfin donné la parole aux sans voix qu'on voulait museler.
Le problème majeur d'Internet c'est qu'il a donné hélas la parole aux grandes gueules qu'on devrait museler...

Écrit par : le-gout-des-autres | mercredi, 02 novembre 2016

J'aime beaucoup quand tu te mets en colère! Et je persiste à dire que tu devrais la diffuser plus largement...

Écrit par : la baladine | mercredi, 02 novembre 2016

waouh !! très forte ta note, j'aime, quelle verve, quelle vivacité de jugement, j'admire ! et c'est là que je me rends compte que je ne suis plus capable de grand chose, si jamais je le fus .................

Écrit par : maevina | mercredi, 02 novembre 2016

Que pourrais-je ajouter après avoir lu tous les coms ci-dessus! (que j'approuve) Je te sens colère..... mais tu as raison et tu expliques si bien pourquoi !

Écrit par : emiliacelina | mercredi, 02 novembre 2016

Tu as raison sur toute la ligne.
Ma grand mère, cette sage femme, disait (pour que l'on se contente de ce que la vie nous avait donné) "On est toujours le riche de quelqu'un" Mais cette maxime n'est plus juste : il y a des gens qui n'ont tellement rien qu'ils ne sont les riches de personne.
Coluche, pourquoi t'es plus là ?
¸¸.•*¨*• ☆

Écrit par : celestine | mercredi, 02 novembre 2016

Nos parents n'ont pas vraiment ouvert les bras dans les années de l'immédiate avant-guerre aux Italiens qui fuyaient Mussolini et aux Espagnols qui étaient républicains...
Moi-même je ne fais rien pour soulager les migrants, et je tire mon chapeau en voyant à la TV ces bénévoles qui se démenaient pour aider les malheureux de la jungle
Quant aux "assistés" dont se gaussent les nantis, heureusement qu'ils reçoivent quelque aumône de l'Etat, sinon ils iraient se servir plus souvent chez ces gens si riches qu'ils n'arriveront jamais à dépenser leur fortune...
Est-ce normal que les pauvres aient honte de l'être ?

Écrit par : Bourlingueuse | jeudi, 03 novembre 2016

C'est horrible, mais c'est vraiment ça.

Écrit par : Livfourmi | jeudi, 03 novembre 2016

Les commentaires sont fermés.